ArboleSens
"Un Nouveau Souffle dans votre Vie"

La nature s'Illumine...Le Sacré apparaît


Le 27 Octobre, 

            C'est étrange, cette partie du Népal met en lumière une misère différente. Pour la première fois, de jeunes enfants ont accouru vers moi pour faire la mendicité. Cette pauvreté là, je ne l'avais pas encore vu dans les autres régions. Ici, des familles entières logent dans des toiles de tente de fortune, à même le sol, pas de cuisine, pas de lits, rien. SDF. De nombreux enfants en haillons déchirés et sales jouent au milieu des détritus. A chaque passage de touristes, ils tentent leur chance : money, money, please... Sans eau, ni électricité, ces gens là survivent, c'est ainsi que leur incarnation prend forme. Et en même temps, il y a beaucoup de vie dans ces champs. Bhim m'explique que ces personnes viennent d'Inde pour tenter leur chance au Népal. Ils n'ont rien, pas de maisons, pas de papiers, pas d'argent, aucune attache si ce n'est peut-être leur religion. 

             A quelques mètres d'ici, le grand site de Lumbini, ses temples, ses dorures, ses Stupas immaculés, ses jardins fleuris...

                A l'image des grandes villes, la misère est au seuil de la porte. Au centre, le noyau précieux, l'âme divine, le beau, l'argent. J'ai cette image qui me vient d'une misère qui tente de se réchauffer auprès d'une flamme rayonnante. Lumbini m'inspire cette image. Un trésor au milieu d'un certain chaos. Mais je sais que le chaos est porteur d'espoir, c'est cette fameuse faille d'où vient le souffle créatif. L'homme est capable de transformation, à la seule condition de trouver sa flamme (de la voir, de la sentir et de l'entendre). 

             Les allées de Lumbini sont quasiment désertes. Le site majestueux se réveille aux sons des oiseaux, des singes, des allées fleuries au doux parfum de jasmin, et de de quelques indiens habillés de blanc à la démarche assurée. L'air me semble pur ici. 

            Nous avançons presque solennellement vers le temple pré-fabriqué qui accueille sous son toit, les traces du passé. C'est ici que la reine Maya devi a mis au monde son fils Siddhartha  Gautama (dit Bouddha), en 624 av JC. 

                Le trésor? Un emplacement fait de terre, de roche et de cailloux, protégé par une plaque en verre. C'est ici précisément, que Bouddha est né.  Les gens se recueillent, et je sens déjà une énergie incroyable rayonner en ce lieu.

              Je perçois que certains rayons proviennent de mon intériorité en mon centre. Je suis tellement heureuse d'être ici, qu'une sorte d'excitation se produit. Un frisson, des fourmillements me traversent. Je repense à l'autre Bhim lorsqu'il me disait qu'à l'inverse de la spiritualité hindouiste, le bouddhisme sait que la lumière est en chacun de nous. La conscience de Dieu circule dans nos cellules, elle nous plonge dans une dimension profonde et intime, mais également immensément infinie et rayonnante. Je suis en train d'expérimenter ça dans mon corps, au moment où je regarde ce petit bout de terre. Le trésor est devant moi, il ne se cache pas, pas de fioriture, on le retrouve dans ce qui est le plus commun : un bout de cette nature. 

             Lorsque nous ressortons, les vibrations qui parcourent mon corps ne cessent pas. A la porte du temple de Bouddha, le soleil m'éblouie. Lorsque ma vue s'adapte enfin, je découvre le célèbre jardin sacré de Lumbini. Une étendue de verdure s'ouvre à moi. A quelques pas, un énorme bassin, devant lequel 5 indiens sont en train de méditer. Pour une fois l'eau est limpide, et je devine des centaines de poissons et de carpes s'agiter. Tandis que Bhim continue de se photographier, le sourire aux lèvres, mes yeux sont happés par cet arbre magnifique, au tronc immense. Je ne parviens pas à le quitter des yeux, et m'approche presque hypnotisée par cet élément de la nature que je découvre pour la première fois. C'est lui, l'arbre de Bouddha, celui que j'ai vu partout, dans tous les bouquins sur le Népal.

         L'Arbre de Vie. Droit. Imposant, Puissant, Charismatique, Magnétique.

               Le tronc creusé accueille des dizaines d'écureuils picorant les offrandes du jours. Des tissus colorés et satinés en font une décoration vivante, et s'animent grâce à ce petit vent frais et léger du matin. Des fleurs offertes par les Sadous embaument le lieu et se mélangent aux parfums d'encens déposés sur les racines. Le coeur de l'arbre est vivant. J'ai devant moi le symbole parfait d'une spiritualité que j'incarne. 

                                                                    Je comprends.

            Le sacré se trouve dans cet arbre, et aussi sous ce temple pré-fabriqué, il se trouve dans cette eau qui dort réveillée par la danse des poissons, le sacré se trouve dans ce soleil, ces fleurs, ces oiseaux qui chantent, dans le sourire de Bhim, dans ses photos. Le sacré se trouve aussi dans cette ligne colorées faites de Sadous, qui attendent l'offrande, assis en position lotus près de l'Arbre, le sacré se trouve dans les rencontres, les vibrations sonores, la musique, la danse, le blanc, le rouge, le jaune, le bleu, le vert...Le sacré est partout, et nous, nous passons notre vie à le chercher. Il est là, en nous, chaque seconde. Il est là. 

             C'est comme ci je retrouvais la vue. Je fais rapidement le lien entre les symboles de toutes nos religions : Jésus fait retrouver la vue à cet aveugle, Sainte Odile et son huile Sainte lui font retrouver la vue, les cylopes, l'illumination par la sagesse, voir au delà du visible, l'oeil de Shiva....

                 Chaque religion est une porte d'entrée pour chacun d'entre nous, une possibilité de comprendre que la vie ne se résume pas à notre incarnation. Elle est bien plus immense et infinie que cela. Ces symboles sont partout, tout le temps, dans notre quotidien. Le Divin ne se cache pas. A nous de l'accueillir comme étant la source de qui l'on est. 

             Le reste de la visite est à l'image de cette expérience. De la beauté dans tout....

               Lorsque je rentre à l'hôtel, la misère est toujours là, elle n'a pas bougé. Mais ma perception n'est plus la même. J'aime ce monde tellement il est vivant, tellement la beauté est présente. C'est comme ci le noyau dont je parlais ce matin s'était transformé, au point de connaître une expansion, colorant ainsi cette misère de sacré et de lumière. (je pense symboliquement aux effets de la méditation sur notre corps : l'expansion)

(...)

           Mon voyage se termine dans quelques jours maintenant. Qu'ai je appris de moi? TOUT. 

Plus que jamais, je sais que notre corps est sacré, et qu'il nous faut retrouver notre lumière intérieure, la foi (certains l'apellerons comme ça) pour comprendre notre existence et transcender la vie dans toutes ces dimensions.

Très belle soirée.


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